LEE SIHA
Le 14 octobre, l’audition parlementaire sur l’état de l’industrie musicale a mis en lumière l’essence du problème des droits d’auteur derrière le succès flamboyant de la K-pop.

Au centre de cette session se trouvait le chanteur et administrateur de la KOREAN MUSIC COPYRIGHT ASSOCIATION (KMCA), LEE SIHA, dont la double position de créateur et de dirigeant d’une organisation de gestion collective a paradoxalement montré pourquoi les problèmes de droits d’auteur en matière de K-pop n’ont pas été résolus depuis plusieurs années, tout en ouvrant une nouvelle phase de débat.
■ Découverte de « l’argent disparu »… le problème est-il interne plutôt qu’international ?
Le point central de l’audition a été l’existence d’un « intermédiaire exploitant » révélée par LEE SIHA. Lors de son témoignage, il a déclaré : « Les plateformes chinoises comme Tencent ont payé les droits d’auteur, mais des éditeurs nationaux non contractés avec les auteurs (intermédiaires) les ont perçus à leur place. »
Cette déclaration change complètement le paradigme des droits d’auteur en K-pop. Jusqu’à présent, les redevances provenant de la Chine étaient perçues comme de « l’argent difficile à récupérer à l’étranger ». Le témoignage de LEE SIHA les définit désormais comme un problème de « corruption et criminalité structurelles internes », mettant en cause des acteurs internes qui ont détourné les parts revenant aux créateurs. Le fait que cette accusation vienne d’un acteur à la fois victime et administrateur renforce considérablement son impact.

■ « Valeur de 0 »… déséquilibre entre statut mondial et droits
LEE SIHA a également souligné : « Les auteurs étrangers perçoivent des droits d’auteur via Netflix, mais les auteurs coréens n’en reçoivent pas », dénonçant la réalité où les redevances OTT pour les créateurs coréens sont de « 0 won ».
Ce point révèle un déséquilibre sévère entre le statut mondial du contenu K-pop et les droits des créateurs. Malgré une popularité internationale, les auteurs musicaux ne voient même pas leurs droits les plus fondamentaux garantis dans les négociations avec les plateformes mondiales. LEE SIHA définit ce problème comme une « discrimination inversée envers les créateurs nationaux » et insiste sur la nécessité de le résoudre pour assurer la durabilité de la K-pop.
■ Pourquoi LEE SIHA… preuve des limites du système interne
Cette audition a attiré l’attention en raison de la position particulière de LEE SIHA. Il n’est pas seulement un créateur lésé mais également un administrateur en première ligne pour la protection des droits au sein de la KMCA.
Son témoignage direct devant le parlement, exposant les lacunes du système interne et les soupçons de corruption, montre que le système de gestion actuel ne peut à lui seul résoudre ce problème. Son courage démontre clairement pourquoi une intervention gouvernementale directe et forte est nécessaire.

Le député KIM JAE WON, membre de la commission de la Culture et des Sports, a souligné : « Au cours des 10 dernières années, la Corée n’a collecté que 400 millions de wons (environ 250 000 euros) par an en moyenne pour les droits d’auteur K-pop en Chine. Étant donné que le chiffre d’affaires annuel de Tencent Music atteint 6 000 milliards de wons (environ 3.75 milliards euros) et que la part de la K-pop peut aller jusqu’à 10 %, des centaines de millions de wons de redevances ont disparu chaque année. Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme doit immédiatement lancer une enquête exhaustive, récupérer les profits illégaux et poursuivre les responsables. »
En réponse, le ministre CHOI HWI YOUNG a déclaré : « Nous mènerons une enquête complète sur les droits d’auteur en Chine et les intermédiaires. » Désormais, le gouvernement a la lourde responsabilité de mettre en œuvre cette « enquête complète ». Le signal lancé par LEE SIHA pourrait ne pas se limiter à une simple alerte mais devenir le moteur d’une réforme structurelle visant à rétablir l’écosystème de l’industrie K-pop.
Journaliste : Shawn
Source : KOMCA